Description du site
Notre action
Le marais de Négando est un espace naturel d’environ 80ha définit comme une ZNIEFF (Zone Naturelle d’Intérêt Ecologique, Faunistique et Floristique) au début des années 2000 de part la présence des espèces à fort caractère patrimonial.
Interpellés en 2011, sur le sort (dégradation) du marais de Negando par Joël Chatain de l’association ASBVO (Association de sauvegarde de la basse vallée de l’Ourcq), nous avons tenté de mobiliser la Mairie de Crouy-sur-Ourcq, propriétaire de 36ha, pour restaurer ce site. Ayant eu une réponse favorable de Madame Goosens, Maire de la commune, nous avons organisé en partenariat avec l’ASBVO et l’Association de chasse de Coulombs-en-Valois, de petits chantiers bénévoles pour rouvrir le milieu. En effet le développement d’arbres entraîne l’assèchement du marais et l’ombre ne permet pas aux espèces typiques de bas marais alcalin de s’exprimer. Cette tourbière anciennement exploitée sera restaurée sur les bordures du GR qui le traverse car le centre de la parcelle peut être dangereux d’accès. Les fosses d’exploitations ne sont plus visibles. Nous verrons dans un second temps avec la mairie s’il est possible d’aller plus loin dans la restauration.
Historique
EXTRAIT : Frédéric VAN LIEFFERINGE, AVEN du Grand-Voyeux. Valorisation du Marais de Négando. Avril 2016. Rapport de stage
L’exploitation des tourbières de Crouy qui remonte au XIXème siècle a façonné la géographie du secteur.
Dans un premier temps, Laure-Agnès Bourdial de l’ASBVO a pu remonter dans le temps pour déterminer plusieurs origines du nom de ce marais. En effet, Il est difficile de retracer l’étymologie du nom « Negando ». Seulement, il semble que plusieurs mots de dialecte du sud de la France présente des mots se rapprochant de ce que nous étudions :
- Négadis en Provence signifie « Champs marécageux, terrain bas »
- Négadou dans le Gard peu désigner un gouffre, un endroit dangereux dans une rivière.
- Négatèu signifie « marécage » en langue occitane.
Par ailleurs, un certain Monsieur C. (Elève-Ingénieur des Mines) détaille, dans une notice, la carbonisation de la tourbe à Crouy sur Ourcq dans les « Annales des mines, ou recueil de mémoires sur l’exploitation des mines, et sur les sciences qui s’y rapportent » en 1829. On trouvait à Crouy 4 types de tourbes :
- Tourbe noire
- Tourbe compacte
- Tourbe mousseuse
- Tourbe légère
La tourbe de Crouy était extraite sur les lieux même de la carbonisation. La tourbe de surface, ou tourbe mousseuse, était extraite au louchet à tourbe et servait surtout pour la chauffe. La tourbe compacte, plus profonde était extraite à la drague et était façonné en forme de brique.
Le site de Crouy contenait alors 25 fourneaux et 21 employés (6 carboniseurs, 8 chargeurs et 7 manœuvres). En général, la carbonisation de la tourbe nécessite un employé pour un fourneau mais la tourbe de Crouy se trouvant à distance moyenne, son exploitation nécessitait un peu plus. De plus, le charbon de tourbe était trié sur place avant d’être acheminé pour Paris.
Faune et flore
Nous y avons déjà contacté la Fougère des marais (Thelypteris palustris), la Néottie nid d’oiseau (Neottia nidus-avis), des lysimaques (Lysimachia vulgaris et L. nummularia), Lychnis fleur de coucou (Lychnis flos-cuculi), Berle à grande feuille (Berula erecta), la Baldingère (Phalaris arundinacea), le Roseau commun (Phragmites australis), la Grenouille rousse (Rana temporaria), la Grenouille agile, l’Æschne bleue (Æshna cyanea), la Bouscarle de cetti (Cettia cetti), le Grosbec casse-noyaux (Coccothraustes coccothraustes), Triton palmé, Triton alpestre, Triton crêté, …
Tourbière : intérêts présents et passés
EXTRAIT : Frédéric VAN LIEFFERINGE, AVEN du Grand-Voyeux. Valorisation du Marais de Négando. Avril 2016. Rapport de stage
Les tourbières sont un milieu gorgé d’eau qui permet aux matières organiques végétales accumulées de ne pas se dégrader à cause des conditions asphyxiantes car constamment en eau. Ainsi, cette accumulation de végétaux au fond du bassin va former la tourbe qui est une roche végétale fossile que l’on faisait auparavant sécher dans le but de l’utiliser comme combustible.
Crouy-sur-Ourcq avec de nombreuses communes du secteur jusque La Ferté-Milon, sont caractérisées par la présence abondante de tourbières exploitées dans le passé.
Cette ancienne tourbière est désormais un “Marais alcalin” (PH basique) jouant un rôle des plus important comme toutes les zones humides du territoire. En effet, après avoir joué un rôle économique en tant que combustible, pour les populations alentours, la tourbière et sa mise en eau naturelle a permis à de nombreuses espèces d’y nicher et de s’en servir d’habitat tout au long de l’année. La tourbière a donc un rôle de réservoir de biodiversité. Ensuite, comme toute zone humide de bord de rivière, la tourbière joue un rôle de régulation des crues notamment. De plus, les tourbes permettent de filtrer l’eau qui alimente nos nappes phréatiques dans lesquelles nous puisons notre eau potable.
Contes et légendes des tourbières
EXTRAIT : Frédéric VAN LIEFFERINGE, AVEN du Grand-Voyeux. Valorisation du Marais de Négando. Avril 2016. Rapport de stage
Outre leur rôle essentiel dans la nature, les tourbières ont toujours alimenté les légendes populaires. Une certaine identité mystérieuse règne autour des tourbières depuis longtemps et de nombreux romans, poésies ou contes se déroulent au sein même de ces zones humides. Sir Arthur Conan Doyle lui-même exploite cette atmosphère dans son célèbre roman “Le Chien des Baskerville” où l’histoire évoque ainsi les landes marécageuses de l’est de l’Angleterre.
Par ailleurs, une tradition populaire veut qu’en marchant sur une herbe caractéristique des tourbières appelée « herbe d’oubli » (lycopode inondé), on pouvait en perdre la mémoire et donc son chemin.
Les tourbières sont aussi le théâtre d’apparitions fantomatiques comme celle de l’Ankou sur sa charrette qui, selon une légende bretonne, viendrait chercher les âmes tel le serviteur de la mort. Il roderait notamment sur le site de Yeun Elez en Bretagne, une ancienne tourbière où se situe le Youdig, l’une des portes des enfers dans un marais sans fond. Cette tradition orale est largement perpétuée par les anciens en Bretagne qui peuvent dans certains cas être toujours effrayés par le bruit des roues d’une charrette passant à proximité.
La présence de plantes carnivores dans les tourbières acides, alimente aussi grandement les histoires. Une plante comme le droséra est présente dans les tourbières acides uniquement (pas le cas du Marais de Négando) comme toutes les plantes carnivores. Ces milieux étant extrêmement pauvres en calcium notamment, et sont donc propices au développement de ces plantes qui ont donc les moyens de s’alimenter autrement que par le biais du sol.
Pour y accéder
EXTRAIT : Frédéric VAN LIEFFERINGE, AVEN du Grand-Voyeux. Valorisation du Marais de Négando. Avril 2016. Rapport de stage
Crouy-sur-Ourcq bénéficie d’une assez bonne desserte du point de vue transport en commun et routes d’accès.
Depuis Paris, l’accès à Crouy se fait par l’autoroute A4 en direction de Reims. Le trajet se fait en moins d’une heure, en sortant à la sortie 19 – Montreuil-aux-Lions.
En ce qui concerne les transports ferroviaires, le départ se fait depuis « Paris-Gare de l’Est » en direction de Château-Thierry avec, la plupart du temps, un changement à Trilport pour la Ferté-Milon. Le trajet dure 56 minutes ou 53 minutes sans changement car, le matin, deux trains sont en ligne directe depuis Paris-Est.
Les lignes de bus ne correspondent qu’à une liaison entre Crouy et Ocquerre pour les élèves du collège de Crouy et une liaison intra muros. Cette ligne « 54bis » ne propose que 3 lignes le matin et 4 le soir. Pour les samedis, il y a 2 lignes, une le matin, une le midi et il n’y a aucun bus qui circulent les dimanches.