Texte et photo d’en-tête : Agathe Salmon, adhérente
La plupart des espèces d’oiseaux produisent des pelotes de réjection. Il est passionnant de découvrir avec précision le régime alimentaire des prédateurs rapaces et aussi de connaître quelles sont les proies les plus fréquentes dans un secteur.
Le 10 juin dernier, 8 participants ont pu profiter des connaissances de Stéphane Clavė, professeur de SVT et adhérent de l’AVEN de surcroit, autour d’un atelier d’identification de pelotes de rejection. Ce jour-là, une belle observation a permis d’analyser des campagnols roussâtre, agreste et des champs, ainsi que des mulots sylvestres et à collier.
Après le succès de l’atelier du 10 juin, Stéphane Clavé a eu la gentillesse d’en proposer un autre le 29 juin. Nous nous sommes donc retrouvés au calme, dans le local de l’AVEN de Congis, pour étudier des pelotes de rejection ramassées dans le secteur de Vernelle.
Stéphane nous a rappelé l’appareil digestif des oiseaux, le mode d’alimentation des rapaces, puis il nous a confié 5 pelotes de régurgitation, en vue d’identifier leur contenu.
Chacun gratouille, dépouille, ça rappelle à certains les anciens cours de sciences nat et on découvre une multitude d’os de rongeurs et de morceaux d’insectes. Mais l’étude ne fait que commencer !
Après avoir retiré délicatement les poils de la pelote, il s’agit de classer les petits os les uns après les autres par famille de rongeurs ou d’insectes. Notre page blanche voit apparaitre tantôt des fémurs, tantôt des demi bassins, là encore une omoplate, une mâchoire, des côtes. Mais de quels rongeurs s’agit-il ? Et ces restes d’insectes ou d’amphibiens, à qui appartiennent-ils ?
Pour nous aider, Stéphane nous fournit des clés de détermination sous forme de fiches et nous familiarise avec l’étude de la loupe binoculaire.
Dans l’oculaire, nous découvrons des têtes de coléoptères, sorte de masques africains de toute beauté ! Nous étudions avec précisions les crânes des rongeurs, les mandibules notamment. Les clés de détermination nous incitent à analyser la forme des molaires, inférieures ou supérieures. Il faut les déloger de la mandibule avec de très fines pinces ou des aiguilles. Nous voyons tellement de détails, c’est très instructif et ludique, comme une sorte de chasse au trésor !
Notre atelier touche à sa fin, nous sommes ravis d’avoir pu analyser :
– 3 minotaures Typhaeustyphoeus (2 mâles et 1 femelle),
– 6 mulots sylvestres
– 3 campagnols des champs
– 2 campagnols agrestes
sur un total de 5 pelotes.
Merci beaucoup à Stéphane pour le partage de ses connaissances et à chaque participant pour la qualité des échanges. Nous avons encore beaucoup de choses à découvrir sur les rapaces, les oiseaux, leur mode de vie, etc.
Si vous avez la chance de “récolter” des pelotes, n’oubliez pas de noter le lieu, la date, l’espèce du prédateur, le nom du récolteur et… de nous faire profiter de vos trouvailles !
La plupart des espèces d’oiseaux produisent des pelotes, peut-être aurez-vous la chance de trouver des pelotes de grand cormoran, mouette rieuse ou de cigogne sur vos lieux de vacances…