Par Antoine Kita, adhérent et administrateur.
Ca y est, le déconfinement a eu lieu, l’activité a repris petit à petit, et pendant ces dernières semaines, les observations ont elles aussi repris rapidement. Mais attention, toujours en respectant les gestes barrières si vous prospectez à plusieurs !
Les tout derniers oiseaux nicheurs arrivent courant mai : Rousserolles (Acrocephalus sp.), Blongios nain (Ixobrychus minutus), Hypolaïs polyglotte (Hyppolais polyglotta), et Pie-grièche écorcheur (Lanius collurio) se partagent les derniers coins de nature restants. Les deux premiers autour et dans les roselières et les deux derniers dans les secteurs bocagers.
Une des trois espèces de Rousserolle nicheuses dans le nord du département possède une drôle de capacité : imiter des dizaines d’autres espèces ! De la Perruche à collier en passant par l’Hirondelle rustique, pour terminer sur un Pic épeiche… Il s’agit de la Rousserolle verderolle (Acrocephalus palustris) dont vous pourrez entendre le chant mélodieux ci-dessous.
En cette période, la quasi-totalité des oiseaux hivernants sont partis. Mais certains individus restent pour nicher, ce qui explique que l’on puisse observer dans la région quelques poussins de Canard chipeau, Fuligule milouin et morillon. A noter aussi, la reproduction du Garrot à œil d’or (Bucephala clangula), régulière depuis au moins deux saisons : au moins sept jeunes sur le site des Olivettes à Trilbardou.
Mai, c’est aussi la période des derniers migrateurs, cette fois non nicheurs, notamment les limicoles, mais aussi les guifettes. Quelques observations de Guifettes noire (Chlidonias niger) et Guifette moustac (Chlidonias hybrida) à Trilbardou ou au Grand-Voyeux, ou encore d’un Pluvier argenté (Pluvialis squatarola) à Trilbardou.
Parlons un peu d’autres choses que des oiseaux ! Dernièrement, dans un endroit méconnu sur la commune de Vendrest, de très jolis et très rares papillons ont été observés, ils ne ressemblent à aucun autre : ce sont les Zygènes, pour la plupart friandes des prairies, lisières de forêts, pâtures…C’est dans une petite prairie bien fleurie où ont été découvertes deux espèces : la Zygène des Thérésiens (Zygaena viciae) et la Zygène des bois (Zygaena lonicerae).
Beaucoup d’autres peuvent se ressembler, mais celles-ci ne possèdent que cinq tâches rouges sur leur robe noire (par contre parmi les espèces à cinq tâches, l’identification est réservée aux spécialistes !).
Pour la Zygène des bois (Zygaenea lonicerae), il s’agit seulement du deuxième secteur connu en Île-de-France. L’autre secteur ayant été découvert en Vallée du Petit-Morin il y a quatre ans. Avant cela, l’espèce n’avait pas été notée dans la région depuis plus de 40 ans !
Cette dernière partie montre encore une fois que des découvertes naturalistes sont encore possibles, même dans la région de France la plus peuplée et urbanisée. Alors surtout ne pas hésiter à prospecter le moindre petit bout de friche, prairie, bois, étang… mais aussi à faire remonter vos observations, par exemple en les saisissant sur les bases de données régionales (Faune-idf, Cettia-idf) ou en les transmettant à l’équipe de l’AVEN du Grand-Voyeux !