Une synthÚse des observations naturalistes du nord de la Seine-et-Marne qui vous donnera envie de partir à la découverte de la nature qui vous entoure !
Par Antoine Kita, adhérent.
Un dĂ©but dâannĂ©e assez calme, la migration est entiĂšrement terminĂ©e Ă lâintĂ©rieur des terres et les tempĂ©ratures sont relativement douces.
On note tout de mĂȘme quelques observations remarquables :
Le groupe de 9 Panures Ă moustaches (Panurus biarmicus), continue son sĂ©jour prolongĂ© Ă la base de loisirs de Jablines, il sâagit dâailleurs de 5 mĂąles et 4 femelles.
Un mĂąle de Fuligule Ă bec cerclĂ© (Aytha collaris) a Ă©tĂ© vu le 1er et le 3 janvier 2020 Ă Changis-sur-Marne. Probablement le mĂȘme que celui vu Ă Jablines puis Ă la RĂ©serve du Grand-Voyeux fin 2019.
Au moins 1 Butor étoilé (Botaurus stellaris) semble hiverner sur la base de loisirs de Jablines, un individu à la fois a été observé à différents endroits du site courant janvier.
Profitons de cette pĂ©riode dâaccalmie naturaliste pour parler dâune petite dĂ©couverte insolite ! La roseliĂšre principale de la RĂ©serve du Grand-Voyeux est connue pour regorger de passereaux paludicoles au printemps. Les Rousserolles, Gorgebleues, et Locustelles sâĂ©gosillent dans tous les sens.
Certains diront quâen hiver, la roseliĂšre « est morte » : pas un bruit, pas un mouvement.
Cependant, en sâarrĂȘtant Ă proximitĂ© de celle-ci un peu avant le coucher du soleil, on remarque un phĂ©nomĂšne plutĂŽt Ă©trange : des petits oiseaux arrivent de tous les coins, plongeant dans la roseliĂšre sans mĂȘme demander la permission ! Le fait est encore plus flagrant au lever du jour : les oiseaux crient de toute part et dĂ©collent par 10, par 15, par 50 ! Partant loin de lĂ , chacun dans une direction diffĂ©rente.
Pas de doute, la roseliĂšre nâest pas morte ! On assiste lĂ au plus gros dortoir de Bruants des roseaux (Emberiza schoeniclus) de la rĂ©gion.
Bien que lâespĂšce totalise une dizaine de mĂąles chanteurs sur le site au printemps, effectif trĂšs important Ă lâĂ©chelle rĂ©gionale, câest prĂšs de 400 Bruants des roseaux qui sont comptĂ©s dĂ©but janvier au lever du dortoir ! Un chiffre record pour la rĂ©gion et exceptionnel Ă contempler !
Les Bruants ne sont pas seuls, des nuées de Grives mauvis (Turdus iliacus) se joignent à eux, quel boucan !
Ce phĂ©nomĂšne de dortoir semble rĂ©gulier sur certains sites, mais sont trĂšs peu observĂ©s⊠qui penserait trouver des dizaines de passereaux partant dâune roseliĂšre par -3 °C alors quâon aperçoit tout juste ses pieds Ă lâaube ?
En se postant Ă cette heure, câest lâoccasion dâĂ©couter les RĂąles dâeau (Rallus aquaticus) et les Bouscarles de Cetti (Cettia cetti), qui sâen donnent Ă cĆur joie pour sâexprimer et Ă©chauffer leurs cordes vocales avant lâarrivĂ©e du printemps.
Câest souvent au moment le plus anodin que lâon contemple notre plus belle trouvaille.
Ăcoutez la Bouscarle de Cetti
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